Shanghai, ville carrefour

Publié le par Valentin Chaput

Retour à Shanghai, avec une série d'articles chronologiques sur l'évolution architecturale de la nouvelle capitale économique chinoise. On a souvent en tête les nouveaux immeubles d'affaires, mais Shanghai propose en réalité plus de variété. Elle revendique d'ailleurs un rôle de carrefour entre quelques vestiges de la tradition chinoise et les influences occidentales qu'elle a connues, mais également un rôle d'intermédiaire entre la Chine dont elle espère être le nouveau centre (toutes les grandes rues ont le nom d'une ville ou d'une province chinoise) et le monde extérieur.


L'Oriental Pearl TV Tower, symbole du nouveau Shanghai.

Il faut commencer par rappeler l'histoire assez particulière de Shanghai. Rien de comparable avec Xi'an, Chengdu, Nankin, ou même Pékin, en termes de longévité, de patrimoine classique, puisque Shanghai est restée un simple port, certes très bien placé, parmi d'autres dans la région du Jiangnan, au sud du fleuve Yangzi. Ce n'est qu'à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle que la ville explose, grâce à l'installation des quartiers de concessions des puissances occidentales qui viennent de battre la Chine. Dans le même temps, la révolte des Taiping entraîne de nombreux habitants de l'arrière-pays vers la protection du port. La main d'oeuvre abondante est là, les marchands occidentaux apportent les moyens financiers, et la construction décolle grâce à une spéculation généralisée.


Vue de la ville vers le nord-ouest depuis le sommet de la Tour Jinmao.

Mais l'histoire de la montée en puissance de Shanghai n'est pas linéaire et simple. Après les années 1920 et 1930 marquées par les luttes de pouvoir entre les nationalistes du Guomindang et les communistes autour de Nankin et Shanghai, la ville a souffert de l'occupation japonaise à partir de 1937. C'est le Shanghai de Tintin et le Lotus bleu. Puis la Chine populaire, pour laquelle Shanghai est déjà un contre-modèle, tente de transformer à son tour la ville.


Puis une vue vers le sud-ouest. Comment ça c'est pollué ? Mais non...

Dans les années 1980, Shanghai profite du statut de ZES (zone économique spéciale, qui favorise l'implantation des entreprises étrangères) pour fonder de nouvelles ambitions, qui se concrétiseront dans le projet de la nouvelle zone de Pudong dans les années 1990-2000. Depuis, la ville est en révolution urbanistique. La municipalité a revu l'organisation de la ville que certains présentent comme la première ville du XXIe siècle. En 2010, Shanghai accueillera l'Exposition universelle, puis en 2020, l'objectif est de faire de Shanghai une capitale internationale arrivée à maturité. Toute cette planification est à l'honneur dans le très intéressant Musée du planning urbain sur la Place du Peuple. Je vous avais déjà parlé de la première ville 100% écologique en cours de construction sur une île au nord de Shanghai, mais tous les quartiers sont en chantier, alors que les réseaux de transports publics s'améliorent.


La gigantesque maquette du nouveau Shanghai, sur plus de 40m2, vu depuis l'est de Pudong.

Avant de devenir un carrefour international, Shanghai est un carrefour entre les courants architecturaux : à très bientôt pour le découvrir !

Publié dans Voyages

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