Shanghai is crazy !
Avant d'entrer dans le vif du sujet en images, je dresse un premier bilan de ce week-end (très) prolongé avec Shanghai comme base, puis Suzhou et Hangzhou comme compléments. En tant que "Pékinois", je devrais détester Shanghai, la grande rivale. Sans renier ma préférence pour Pékin, je dois dire que Shanghai m'a vraiment impressionné.
Shanghai (上海, "sur la mer") ne manque pas d'atouts. Certains voient même en elle la ville la plus moderne du monde, au moins dans sa conception ; d'autres la voient déjà devenir la plaque tournante de la Chine (si ce n'est pas déjà le cas), de l'Asie, voire même des grandes décisions mondiales. Shanghai a de l'ambition, à n'en pas douter. Il suffit de regarder sa skyline de Lujiazui dans le nouveau quartier de Pudong, et d'imaginer que ce n'était qu'un terrain vague au début des années 1990 ! Shanghai est devenue une ville mondiale, où tout le monde parle anglais et consomme des produits de tous les pays, où les transports sont flambants neufs, où tout ce qui rend la Chine "sale" aux yeux de certains (et charmante pour d'autres ;-)) a été nettoyé. La ville semble finalement plus attractive pour les étrangers que Pékin, même en cette année 2008. Le revers de la médaille : Shanghai me semble déjà bien moins "chinoise" que le reste du pays, et notamment sa capitale. Derrière cette constatation se trouve peut-être l'une des clés de l'avenir de la Chine : comment les Chinois vont-ils évoluer ? Vont-ils chercher à "s'occidentaliser", vont-ils développer une autre voie qui leur serait propre, vont-ils chercher à exporter ce "modèle chinois" éventuel ?
Le fait de voyager seul cette fois-ci m'a permis de faire plus de rencontres, avec une grande variété de profils, depuis le Français qui découvre la Chine jusqu'à l'expert américain en art chinois dnas le queue du Musée de Shanghai. C'est là que je me suis aperçu que le chinois me venait plus naturellement que l'anglais désormais, ce qui est satisfaisant pour mon niveau de chinois, mais inquiétant pour mon niveau d'anglais ! J'ai aussi pu discuter avec un restaurateur français pour en apprendre plus sur les conditions de travail à Shanghai. Mais la rencontre la plus marquante s'est déroulée dans le train pour Hangzhou, où j'ai pu parler pendant deux heures avec un migrant, un vrai. Le genre de discussion que tout élève de Sciences Po intéressé par la Chine rêve d'avoir : les conditions de travail, les salaires, les galères, la famille restée dans les campagnes natales, la vision de la Chine, du monde. Là aussi j'y consacrerai un article, car c'est important pour saisir les disparités de la Chine moderne, particulièrement flagrantes à Shanghai.
Ce voyage était aussi une forme de bilan personnel après neuf mois passés en Chine. Il m'a permis de voir des choses très variées, depuis l'organisation des fameux jardins chinois jusqu'aux travaux titanesques de Pudong, depuis le fabuleux Musée de Shanghai jusqu'aux commentaires du Musée du PCC qui nous poussent à sourire. Tout cela sera au programme du blog dans les jours à venir. Mais je voulais commencer par un clin d'oeil auquel je n'avais pas pensé avant de voir l'affiche d'une exposition à Shanghai : et mai 68 en Chine, c'était comment ?!
Shanghai (上海, "sur la mer") ne manque pas d'atouts. Certains voient même en elle la ville la plus moderne du monde, au moins dans sa conception ; d'autres la voient déjà devenir la plaque tournante de la Chine (si ce n'est pas déjà le cas), de l'Asie, voire même des grandes décisions mondiales. Shanghai a de l'ambition, à n'en pas douter. Il suffit de regarder sa skyline de Lujiazui dans le nouveau quartier de Pudong, et d'imaginer que ce n'était qu'un terrain vague au début des années 1990 ! Shanghai est devenue une ville mondiale, où tout le monde parle anglais et consomme des produits de tous les pays, où les transports sont flambants neufs, où tout ce qui rend la Chine "sale" aux yeux de certains (et charmante pour d'autres ;-)) a été nettoyé. La ville semble finalement plus attractive pour les étrangers que Pékin, même en cette année 2008. Le revers de la médaille : Shanghai me semble déjà bien moins "chinoise" que le reste du pays, et notamment sa capitale. Derrière cette constatation se trouve peut-être l'une des clés de l'avenir de la Chine : comment les Chinois vont-ils évoluer ? Vont-ils chercher à "s'occidentaliser", vont-ils développer une autre voie qui leur serait propre, vont-ils chercher à exporter ce "modèle chinois" éventuel ?
Le fait de voyager seul cette fois-ci m'a permis de faire plus de rencontres, avec une grande variété de profils, depuis le Français qui découvre la Chine jusqu'à l'expert américain en art chinois dnas le queue du Musée de Shanghai. C'est là que je me suis aperçu que le chinois me venait plus naturellement que l'anglais désormais, ce qui est satisfaisant pour mon niveau de chinois, mais inquiétant pour mon niveau d'anglais ! J'ai aussi pu discuter avec un restaurateur français pour en apprendre plus sur les conditions de travail à Shanghai. Mais la rencontre la plus marquante s'est déroulée dans le train pour Hangzhou, où j'ai pu parler pendant deux heures avec un migrant, un vrai. Le genre de discussion que tout élève de Sciences Po intéressé par la Chine rêve d'avoir : les conditions de travail, les salaires, les galères, la famille restée dans les campagnes natales, la vision de la Chine, du monde. Là aussi j'y consacrerai un article, car c'est important pour saisir les disparités de la Chine moderne, particulièrement flagrantes à Shanghai.
Ce voyage était aussi une forme de bilan personnel après neuf mois passés en Chine. Il m'a permis de voir des choses très variées, depuis l'organisation des fameux jardins chinois jusqu'aux travaux titanesques de Pudong, depuis le fabuleux Musée de Shanghai jusqu'aux commentaires du Musée du PCC qui nous poussent à sourire. Tout cela sera au programme du blog dans les jours à venir. Mais je voulais commencer par un clin d'oeil auquel je n'avais pas pensé avant de voir l'affiche d'une exposition à Shanghai : et mai 68 en Chine, c'était comment ?!